« L’Agence des BRICS offre des options à l’Afrique ».
La création des BRICS en tant qu’agence visant à promouvoir le multilatéralisme, la multipolarité, le multiculturalisme a secoué les relations internationales. Afin d’engager la conversation sur les questions chères aux BRICS et de contribuer à l’avancement de l’autodétermination, de la souveraineté, de la liberté et de la justice, un certain nombre de militants sociaux réunis au sein de l’organisation nouvellement fondée « New Dawn Vision » ont organisé une conférence le samedi 7 août 2021 via Zoom. Deux intervenants, Paseka Pharumele, conférencier et membre fondateur de la Convention pour le Panafricanisme et le Progrès (CPP) et Heather Benno du Parti pour le Socialisme et la Libération (PSL) ont discuté du thème suivant « BRICS : Une humanité commune pour une prospérité partagée ».
Paseka Pharumele, qui a abordé le sujet d’un point de vue afro-centrique, a souligné l’importance croissante de l’Afrique dans les affaires internationales à travers la présence de l’Afrique du Sud au sein des BRICS. Certains membres de l’assistance ont exprimé leur désir de voir d’autres nations africaines intégrer les BRICS, étant donné que seule l’Afrique du Sud représente la voix de l’Afrique au milieu de quatre autres pays puissants dans la coopération.
Paseka Pharumele a ensuite répondu à la question de la chaîne de développement : « Pour qu’un pays réussisse, il faut qu’il y ait un développement économique, et pour qu’il y ait un développement économique, il faut être financé et on ne peut pas être financé si le pays qui vous finance le fait en mettant en avant son enrichissement personnel. Ainsi, la banque BRICS a été créée en vue d’aider les pays en développement à se libérer de la dépendance excessive des banques impérialistes et à rediriger leurs demandes financières vers des banques qui ne sont pas centrées sur les idéologies impérialistes occidentales. » La banque des BRICS, appelée Nouvelle Banque de Développement, est basée en Chine, qui est quant à elle sur le point de dépasser les États-Unis d’Amérique en tant que première économie mondiale et qui investit massivement en Afrique par le biais de projets d’infrastructure. Le solide engagement de la Chine en Afrique a occupé une partie très importante de la conférence. Certains le considèrent comme invasif, soupçonnant la Chine d’être un empire émergent conduit par un agenda impérialiste. D’autres soutiennent que la Chine présente un autre modèle de partenariat qui doit être reconnu. Dans cette optique, Heather Benno, qui a évoqué la problématique de la Solidarité Afro-Asiatique depuis l’époque des luttes contre le colonialisme, a affirmé que les BRICS élargissent les options des pays du Sud, notamment de l’Afrique, qui n’avaient pas d’autre possibilité que de demeurer dans les entraves du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Plus tard, elle s’est immiscée dans le débat sur l’influence de la Chine dans le monde en déclarant que : « La politique étrangère de la Chine n’est pas vraiment déterminée par une quelconque orientation révolutionnaire ou par des sentiments de solidarité impérialiste gigantesque. C’est juste qu’elle n’est toujours pas membre du petit club des puissances impérialistes qui tentent de dominer le monde, et que les autres nations trouvent problématiques ». En substance, elle a ajouté que « la politique étrangère de la Chine ne peut pas être considérée comme révolutionnaire à proprement parler, mais d’un point de vue marxiste, il est tout à fait approprié pour la Chine d’approfondir ses relations économiques et commerciales avec les pays capitalistes, en particulier ceux des anciens mondes colonisés et semi-colonisés ». Les intervenants et certains participants ont rappelé que les BRICS sont en quelque sorte une ramification des alliances passées, façonnées pour combattre des systèmes d’oppression tels que le colonialisme, l’apartheid et l’impérialisme. La dimension économique de ces alliances passées devrait être renforcée sous l’égide des BRICS dans les secteurs prolifiques respectifs de l’agriculture, de l’autonomisation numérique, de la médecine, de l’éducation et du transfert de technologie. Ce modèle est préféré aux habituels partenariats d’exploitation. Plusieurs voix, menées par les intervenants, ont plaidé pour une forte conscience collective africaine et un panafricanisme renforcé afin que l’Afrique ait un levier de négociation, que ce soit dans ses négociations avec les institutions de Bretton Woods ou avec les BRICS.
Un intervenant dans le public a déploré que la conférence ait négligé l’importance cruciale de la sûreté et de la sécurité en tant que pilier et élément constitutif d’un processus de développement. Ce n’est pas la Chine qui offre ce sentiment de protection et de sécurité aux pays africains qui en ont besoin, mais la Fédération de Russie qui a aidé la République Centrafricaine à neutraliser une guerre civile et une rébellion qui duraient depuis dix ans. La question des crypto-monnaies a également été abordée. Un participant a suggéré que l’Afrique se penche sur le modèle des crypto-monnaies afin de se libérer de l’emprisonnement monétaire, principalement celui qui lie la France à ses anciennes colonies africaines, membres de la zone franc CFA.
New Dawn organise des réunions périodiques dans le cadre de sa mission de sensibilisation à la nécessité d’une nouvelle aube dans le monde, dans laquelle les gens sont liés par leur humanité commune et peuvent bénéficier de leur richesse commune. Sa prochaine conférence se tiendra en Septembre.